Portada

De l’éducation coloniale á un système stratégique

Jean-Claude PALAWO, Centro Cultural, e investigación Nazareth

Enseigner des compétences pour une transformation émancipatrice de l’Afrique noire francophone

L’éducation est un trésor, lorsqu’elle est au service du développement humain et social. Bien de première nécessité, son rôle indispensable au progrès des sociétés, á l’accomplissement des personnes, est à renforcer en Afrique subsaharienne francophone. Un tel projet n’est réalisable que si les politiques d’organisation, du système éducatif remplissent un double objectif: la qualité de l’enseignement et l’équité. L’éducation pour le développement s’appuie sur les stratégies, les efforts et des outils technologiques. Sa diversification répond aux besoins de la société et de l’économie, elle participe á la valorisation de tous les talents de manière á assurer au plus grand nombre une formation de qualité nécessaire à l’exercice des droits et devoirs d’une citoyenneté responsable, en limitant les échecs scolaires chez les adolescents et le sentiment d’exclusion.

L’Afrique subsaharienne francophone, retenue par ses spécificités institutionnelles: la plurinationalité, la pluriethnicité, l’hétérolinguisme, la démographie croissante, en constitue le champ d’application par excellence. Ses conditions éducatives particulières, reclament davantage un investissement en formation technique et scientifique dans la mesure où les besoins éducatifs, en contexte postcolonial, évoluent et se multiplient rapidement comparativement aux sociétés de savoirs, qui reposent sur les structures éducatives repérables historiquement, identifiables qui bénéficient d’une certaine notoriété internationale. L’utilisation des technologies éducatives á l’école, l’enseignement des compétences culturelles et civiques sont fondamentales pour garantir les valeurs qui fondent la cohésion sociale notamment la convivialité, solidarité sociale, civilité, liberté, le respect des différences et la démocratie, mais aussi pour garantir l’acquisition de nouvelles compétences techniques, specifiques. L’avenir des pays colonisés, nominalement indépendants, pourrait être conditionné par des politiques éducatives stratégiques, minutieusement élaborées pour répondre á leurs besoins d’émancipation économique, politique et culturelle.

L’éducation stratégique, résultante du dialogue social, ne sera tangible que grâce aux politiques plus grandes d’esprit, audacieuses et cohérentes. La cohérence politique assure aussi bien la qualité des enseignements sur l’ensemble du territoire que le passage harmonieux d’un programme d’études, d’un établissement ou d’un ordre d’enseigement á un autre. Les enseignements orientés vers les objectifs de la croissance économique nécessitent non seulement l’engagement des autorités, des parents, des experts, mais de la société civile en général.

Les défis contemporains, de plus en plus complexes, exigent une volonté politique vigoureuse, et une communauté éducative organisée et engagée, de sorte que la première ne va sans l’autre. le soutien financier, les balises de l’action, sont autant de paramètres clés, qu’il faut mobiliser pour assurer la qualité, l’adaptation et le renouvellement des pratiques éducatives.

Face aux changements du marché, le passage d’une économie industrielle á un modèle basé sur le savoir et l’information, les réformes curriculaires sont incontournables pour garantir le développement de nouvelles compétences, soutenir des apprentissages, rehausser le niveau de formation, diversifier des choix de carrière professionnelle.

L’intégration des technologies éducatives dans les tâches scolaires et académiques est á promouvoir; elles doivent nécessairement décoloniser des systèmes éducatifs trop centralisés, d’origine coloniale, favoriser une éducation démocratique, plus distribuée pour supporter directement les objectifs visés par la réforme. Du côté des apprentissages, la recherche a déjà démontré que les stratégies cognitives (l’élaboration, l’organisation et la répétition) et métacognitives (la planification, le contrôle et la régulation) appuyées.

Fotografía: CC BY - World Bank Photo Collection

La cohérence politique assure aussi bien la qualité des enseignements sur l’ensemble du territoire que le passage harmonieux d’un programme d’études, d’un établissement ou d’un ordre d’enseigement á un autre.
Photo: CC BY - Christophe Durpaire

Introduction

La logique éducative coloniale, ses contenus, procédures et discours de légitimation, toujours en vigueur dans plusieurs États africains francophones est á déconstruire. Son caratère exclusif et élitiste, sa non maîtrise des phénomènes de massification et absence de toute adaptabilité aux changements croissants, impulsés par les forces du marché et les technologies nouvelles, impose la nécessité de réformer les institutions éducatives, pour accroître l’efficacité de leurs interventions. La décolonialité éducative, consiste á renforcer la démocratie, investir dans la science, la technologie et l’innovation,renouveler les pratiques pédagogiques; développer les compétences disciplinaires et transversales, utiles pour optimiser des initiatives locales de développement.

L’Afrique subsaharienne francophone, singulièrement les pays de la zone CEMAC, (le Cameroun, le Tchad, le Congo, la RCA..), pays pauvres et endettés, malgré leurs potentialités en ressources naturelles et humaines, occupent des positions résiduelles en termes de développement humain. Le chômage, la pauvreté et les formes d’aliénation, le taux d’abandon, scolaire, les affectations disciplinaires du corps enseignant, les grèves constantes, toutes ces turbulences sont partiellement attribuables au mauvais fonctionnement du système de formation, et ne doivent pas occulter les exigences de réformes politiques, économiques et sociales qu’il faut satisfaire pour éviter l’exclusion sociale et les inégalités. Les économies postcoloniales, génératrices de chômage, de paupérisation et d’immigration forcée, doivent proposer des solutions innovantes en lien avec leurs besoins. Pour ce faire, elles sont très concernées par l’implantation d’un système éducatif démocratiquement stratégique axé sur la maîtrise des technologies d’avenir et le renforcement des potentialités locales.

Les métamorphoses politiques, économiques et culturelles vont de pair avec l’adaptation et le renouvellement des pratiques éducatives, pour obtenir de meilleures performances économiques et un environnement éducatif propice á l’acquisition de nouveaux savoirs.

Pointer du doigt la didactique de la littérature, comme unique domaine en crise, en Afrique noire postcoloniale, est une expression euphémique. C’est toute l’architecture éducative africaine dictée par la Francophonie politique qu’il faut repenser et remodeler, modifier les croyances et les attitudes. Au- delà, du délabrement de l’école, le modèle d’organisation de la société camerounaise dans son ensemble est á revoir. Cette analyse vaut, toutes choses étant égales par ailleurs, pour les domaines couverts par le social et par l’éducation. Le Cameroun, pays très conservateur des formes éducatives coloniales, est concerné par l’adoption d’une réforme scolaire stratégique qui garantisse á tous l’acquisition des compétences de base nécessaires qui permettent á chacun d’ évoluer dans la vie sociale et professionelle.

La révision des programmes scolaires serait une réponse concrète et immédiate á une demande collective d’épanouissement et de mieux –être. Comment sortir du sous-développement croissant? Comment vivre la diversité? Quels types de savoirs les politiques éducatives doivent accorder le plus d’attention dans un contexte camerounais de plus en plus colonial?

L’article tente de mettre en lumière, les faiblesses éducatives des États de l’Afrique centrale d’une part, et les solutions minimalistes, d’autre part, souvent adoptées pour résorber l’effondrement progressif de l’éducation en Afrique noire.

La discussion propose enfin quelques déterminants de la réussite, en insistant plus particulièment sur l’importance des stratégies, leur efficacité, aussi bien dans l’élaboration des politiques éducatives que des gestes pédagogiques á poser en classe. Pour un meilleur rendement, l’utilisation de logiciels éducatifs. (Wenglinsky, 1998), et ses compagnons (Attewell et Battle, 1999), dans leur ligne de recherche «Technologies and learning» établissent un lien positif entre les technologies et les performances académiques: les élèves qui utilisent avec fréquence l’ordinateur et une connexion internet á la maison aux fins académiques, obtiennent de meilleures notes et ont plus de chances de réussir á l’école. L’utilisation des technologies est nécessaire pour exercer le transfert des apprentissages et la mobilisation des savoirs en contexte africain.

Lire la suite (PDF)

Opinion des lecteurs:

comments powered by Disqus
Escribe

Enlaces relacionados

Zure iritzia / Su opinión

Participez

Prix

  • Artetsu Saria 2005

    Arbaso Elkarteak Eusko Ikaskuntzari 2005eko Artetsu sarietako bat eman dio Euskonewseko Artisautza atalarengatik

  • Buber Saria 2003

    On line komunikabide onenari Buber Saria 2003. Euskonews

  • Argia Saria 1999

    Astekari elektronikoari Merezimenduzko Saria

Eusko IkaskuntzaAsmozEuskomedia